
La France a semblé choisir l’innovation lors de ce second tour des présidentielles en la personne d’un président jeune avec des idées nouvelles et un profil novateur. Il semblerait que le progrès soit dans l’air du temps puisque même les chaines nationales décident d’adopter les nouvelles technologies, et en particulier lors de moments qui sont plutôt solennels. En effet, France 2 a installé un studio virtuel dans lequel des expériences de réalité virtuelle sont menées. Qu’est-ce qu’un studio virtuel ? C’est le fonds vert que l’on connait tous, et qui permet d’implanter un décor virtuel autour d’un acteur, ou d’un journaliste dans ce cas.
France 2 nous présente l’Élysée en réalité virtuelle !
Laurent Delahousse a pu notamment rentrer dans la modélisation du bureau de François Hollande alors que Nicolas Chateauneuf a pu s’intégrer dans une représentation virtuelle du pavillon de la Lanterne et parler des dotations présidentielles. Un travail de longue haleine pour un rendu plutôt satisfaisant : « Pour le bureau présidentiel, on est allé faire des photos avec les renseignements généraux car c’est extrêmement encadré, raconte Arnaud Vincenti. Pour le reproduire, il a fallu trouver les références exactes des fauteuils, des tapis, c’était un travail fou. On a même enregistré le son du silence du bureau pour être le plus réaliste possible. » Et quand on écoute le silence présidentiel… que peut-on bien entendre ? « Le tic-tac de l’horloge et la ventilation. Ce sera imperceptible à la télévision mais nous avons tout reproduit avec la plus grande exactitude. » Une attention au détail nécessaire afin d’obtenir un rendu crédible.
Il semblerait que la réalité virtuelle s’invite de plus en plus sur les plateaux TVs. Elle est un nouveau moyen de transmettre l’information tout en donnant un aspect ludique et éducatif au contenu. « Le fait de montrer l’info plutôt que de la livrer brute contribue non seulement à rendre les émissions plus conviviales, mais aussi à diminuer la forte défiance qui existe à l’encontre des journalistes télé, analyse Christophe Devalambras. Il y a une humanisation de l’information : le journaliste joue son intégrité physique, c’est plus compliqué de se méfier de quelqu’un que d’une voix off. Cela fonctionnait très bien avec Michel Chevalet ou Fred et Jamy, qui faisaient corps avec les faits. » En effet, plus besoin de longues descriptions et des analyses peu détaillées. Un rendu virtuel permet au spectateur d’obtenir une image immédiate de la réalité.